Deux tendances mondiales dominantes coexistent actuellement en matière de criminalisation de la société civile : l’aide aux immigrants comme trafic illicite de migrants et l’aide humanitaire ou la défense des droits humains comme terrorisme ou comme soutien au terrorisme. Ces deux tendances, même si elles visent des actes différents, découlent d’une même logique selon laquelle les devoirs même d’humanité et de solidarité menacent l’État et doivent être réprimés. Elles ont également toutes deux pour conséquences de priver de protection les personnes qui en ont le plus besoin et de violer différents droits humains. Les conférencières s’attarderont d’une part à la criminalisation par certains États européens de la recherche et du sauvetage des migrants par des organisations de la société civile et à la nécessité pour l’Union européenne de mettre en place un mécanisme de protection de la société civile au regard de cette problématique. Elles aborderont, d’autre part, la pratique de nombreux États partout sur la planète quant à la formulation d’infractions relatives au «terrorisme» tellement vastes qu’elles englobent le travail d’organisations d’assistance humanitaire ou servent d’outils pour la répression de défenseurs de droits humains. La conférence sera suivie d’une période de discussion et de questions. Au plaisir de vous y voir!
Entrée libre
Salle 3470, pavillon Charles-De-Konninck
Conférencières
Carmen Montero Ferrer est chercheuse postdoctorale de l'Université de Saint-Jacques de Compostelle en Espagne où elle fait partie du Groupe d'Études internationales (GRESIN). Elle est présentement stagiaire postdoctorale à l'Université Laval. Elle effectue actuellement un séjour à la Chaire de recherche du Canada sur la justice internationale pénale et les droits fondamentaux où elle étude la contribution de la société civile à la responsabilité pénale pour la commission des crimes internationaux.
Camille Marquis Bissonnette est candidate au doctorat en droit à l’Université Laval et coordonnatrice de la Chaire de recherche du Canada sur la justice internationale pénale et les droits fondamentaux. Sa thèse porte sur les incidences sur la protection de la personne de l’indétermination du terme «terrorisme» en droit international. Elle est détentrice d’une maîtrise de l’Académie de droit international humanitaire et des droits humains de Genève.